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Les débuts de l'histoire de Connors au Nord-Ouest du Nouveau-Brunswick se perd dans le premier quart du 19ième siècle. Pas de date, pas de fait précis, seule la tradition orale et quelques déductions permettent de reconstituer les débuts d'une histoire qui est fort intéressante. Les permiers Blancs à s'établir à Connors sont des commerçants de bois. Les forêts bien garnies de pins des bords du lac « Wallastookwaganis » sont pour ces hommes une vraie mine d'or. John Ben Glazier et Robert Connors sont les commerçants les plus connus. Glazier donne son nom au lac le plus pittoresque de la région. Les noms des premiers habitants blancs sont en majorité des noms anglais : Morris, Clair, Cooper, Stripes, Coombs, Jones, McDonald, Oakes... Ces habitants blancs sont pour la plupart de religion protestante. Il y a aussi quelques familles catholiques et françaises qui mettent les bases de la religion catholique en terre aussi éloignée. Le nombre de familles françaises grandit peu à peu au même rythme que celui des familles anglaises. Les plus riches y construisent des maisons et des dépendances de dimensions énormes. Les plus pauvres possèdent des maisons faites de bois « équarri » à la hache, numéroté et placé pièce sur pièce. Connors tient son nom d'un homme qui est célèbre par son sens des affaires. Robert Connors, né 18 décembre 1828 dans le comté de Pictou en Nouvelle-Écosse et décédé à Hot Springs, Arkansas, États-Unis le 9 mars 1895 à l'âge de 66 ans, vient s'établir dans ce coin perdu et lui donne son nom.
C'est en 1893 que fut fondée la Mission catholique de Connors. L'abbé Israël-N. Dumont établit la mission et y fait construire une gracieuse petite église et une sacristie des plus modernes. Connors est alors desservie par le curé de Saint-François. Les registres de la paroisse de Saint-François font mention de l'église de Connors pour la première fois en disant : « Le 13 novembre 1899, Sa Grandeur Mgr James Rogers est venu visiter la nouvelle église Notre-Dame-du-Rosaire, dans le petit village de Connors, mission desservie par le curé de Saint-François ». Le 22 juin 1905 a lieu la première confirmation dans la nouvelle mission par Mgr Thomas Barry. Ce dernier avait alors fait le souhait que bientôt on pourrait supporter un prêtre résident. Ce souhait se réalise seulement en 1950, le 17 septembre, avec l'arrivée du premier curé, le Père Urbain Lang (1950-1954). Vient ensuite le Père Benjamin Saindon qui y demeure du 27 septembre 1956 au 5 juillet 1959, date à laquelle il est remplacé par le Père Alfred Ouellet. Le Père Ouellet est curé jusqu'en 1966. Il est alors nommé curé de Saint-François, mais il continue à desservir Connors quotidiennement jusqu'en mars 1975. Le 21 juin 1960, Connors subit une très grande épreuve. Un terrible incendie détruit complètement l'église et la sacristie. On aménage alors une chapelle dans la salle des Dames de l'Institut. Cette salle n'est autre que le « fanni », deuxième étage d'une grange ayant appartenue à Bob Connors. Les poètes pourraient faire des rapprochements avec la Crèche de Bethléem. Les gens ne se découragent pas, car en mai 1961, on voit s'élever une nouvelle construction sur la colline en face du cimetière. En moins de 6 mois, Connors possède une nouvelle église complètement terminée. Le 12 août 1962, Mgr J.-Roméo Gagnon bénit l'église et y célèbre une messe pontificale. Même avec une population diminuée de mille âmes à quelques 50 familles, Connors continue à vivre. Les Pères Laurent Nadeau (1975-1982), Jacques Gauvreau (1982-1991), ainsi que le Père Yvon Ouellet, depuis le 22 mars 1992 continuent à desservir la petite communauté. La paroisse Notre-Dame-du-Rosaire donne un prêtre à l'Église en la personne du Révérend Camille Côté. Né le 6 mars 1909, il est ordonné prêtre le 21 juin 1936. Il oeuvre dans les diocèses de Bathurst et Edmundston jusqu'à sa retraite en 1973. Le jeudi 18 décembre 1975, il décède subitement près de sa demeure à Saint-Jacques. Trois religieuses issues d'une même famille Gibson, Sr Gertrude, Sr Thérèse et Sr Bernice se dévouent encore aujourd'hui au service de Dieu. L'histoire de la paroisse Notre-Dame-du-Rosaire est donc parsemée d'espoirs et de déclins. Fière de son passé, la petite communauté, en mettant tous ses espoirs en l'avenir, continue sa vie quotidienne à l'ombre du clocher qui lui est cher. Les desservants de Connors :
Les curés de Connors :
Photos
Référence : Livre-souvenir à l'occasion du 50e anniversaire de la fondation du diocèse d'Edmundston publié par la Revue de la Société Historique du Madawaska (vol. XXIII, numéros 1, 2, 3 et 4), 1995. Photos : Google, contributions |