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À trente-cinq kilomètres à l'Ouest d'Edmundston, près de la frontière du Québec, se dresse, dans un décor des plus enchanteurs, la paroisse Saint-Thomas-d'Aquin de Lac-Baker. Elle doit son nom à John Baker. Cet homme né aux États-Unis, est venu en 1817 construire un moulin à Baker-Brook. Un jour, il s'égare dans la forêt et, suivant son chemin, il découvre un magnifique lac. Nommé à l'époque le « Lac à Baker », on le nomme plus tard tout simplement Lac-Baker. Cette paroisse reçut son premier colon, Firmin Soucy, en 1855. Pendant plusieurs années et jusqu'en 1871, plusieurs autres familles choisissent de venir s'y installer en défrichant de nouvelles terres. Ce sont les Soucy, Nadeau, Pelletier, Caron, Boutot, Garrity... Déjà en 1871, on peut y compter une trentaine de familles assez nombreuses. Pendant cette période, le service religieux de cette nouvelle colonie est assuré par les curés de Saint-François-de-Madawaska. En 1874, une route carossable remplace celle du « portage ». En 1875, c'est la première école qui ouvre ses portes. Et la première chapelle est construite sous la direction du Révérend Père Jean-Baptiste Bazoge, c.s.c. Jusqu'ici, la messe est célébrée, à l'occasion, dans les maisons privées des colons. Ce n'est que le 10 septembre 1886 que Mgr James Rogers, évêque de Chatham, érige la colonie du « Lac à Baker » en mission, sous le vocable de Saint Thomas d'Aquin. Cette mission est toujours desservie par les curés de Clair et de Saint-François, mais elle possède ses propres registres de baptêmes, mariages et sépultures. En 1901, le Père Gauvin, curé de Clair, jette les fondations de l'église actuelle. Cette construction est ensuite continuée par le Père Israël-Norbert Dumont, curé de Saint-François. Le 13 juillet 1902, ce nouveau temple est béni et la messe est célébrée. Par la suite, une sacristie à deux étages est ajoutée; le rez-de-chaussée y sert de presbytère, et ce, jusqu'en 1965. Sans la générosité d'un paroissien, M. Théodore Pelletier, l'église n'aurait jamais été construite sur un site aussi enchanteur, une presqu'île faisant face au lac. De 1886 à 1904, quatre prêtres viennent desservir la mission de Lac-Baker. Ce sont : Père Phydime Paradis de 1886 à 1889, Père Antoine Comeau de 1889 à 1890, Père Israël-Norbert Dumont de 1890 à 1893 et de 1901 à 1904 et le Père Georges Gauvin de 1893 à 1901. Le 12 novembre 1904, Mgr Barry, évêque de Chatham, nomme le Père Martin L. Richard, premier curé résident de la paroisse Saint-Thomas-d'Aquin de Lac-Baker. Il y demeure pendant 33 ans. Ce sont des années bien remplies. Vénéré par ses paroissiens, le Père Richard meurt à Lac-Baker le 11 février 1937 et est inhumé dans le cimetière de cette paroisse. Lui succèdent huit autres curés, soient :
La paroisse de Lac-Baker fournit jusqu'ici à l'Église 4 prêtres :
Plusieurs religieuses originaires de la paroisse se consacrent à l'oeuvre de Dieu. Comme toute communauté vivante, l'histoire de la paroisse est ponctuée d'événements importants, d'événements heureux et malheureux, ainsi que de grands mouvements religieux. Le 8 août 1902 est une de ces dates importantes, puisqu'en ce jour, Mgr Barry, évêque de Chatham vient confirmer 62 jeunes de la « mission » de Lac-Baker. Mgr Barry visite alors le village pour la première fois. L'année 1904 voit l'appellation « mission » changée à celle de « Paroisse », moment mémorable pour les habitants de village marquant ainsi les débuts de l'existence officielle de la paroisse. À l'automne de 1945, une grande mission est prêchée par le Père Gaston Champagne; à la suite de cette mission, un calvaire lumineux et une grotte à la Vierge Marie sont érigés au flanc de la colline à l'ouest de l'église. Rénovée en 1990, cette même grotte est toujours là, témoignant de l'attachement des paroissiens à la Sainte Vierge. De nombreuses retraites paroissiales se succèdent ainsi au cours des années, offrant l'occasion à chacun des habitants d'approfondir sa foi et sa connaissance du Divin. Plusieurs événements heureux enjolivent l'histoire de Lac-Baker et contribuent à créer des liens de fraternité et d'appartenance, typiques à une petite communauté :
Tous ces événements manifestent cet esprit de famille. Cependant, des jours sombres marquent aussi la petite famille de Lac-Baker :
Aujourd'hui la paroisse de Lac-Baker n'a que quelques 700 habitants. L'industrie de base, qui est l'agriculture, est presque complètement disparue. Le Lac-Baker a une nouvelle vocation : il est devenu un centre touristique, un centre de villégiature. Pas étonnant pour quiconque y passe! Les beautés naturelles du site sont exceptionnelles et ne laissent personne indifférent. Que ce soit l'été, l'automne, l'hiver ou le printemps, le lac, les montagnes et la chaleur des habitants sont toujours là, preuve que beauté et bonté se conjuguent au même temps. Photos
La grotte du Lac Baker Référence : Livre-souvenir à l'occasion du 50e anniversaire de la fondation du diocèse d'Edmundston publié par la Revue de la Société Historique du Madawaska (vol. XXIII, numéros 1, 2, 3 et 4), 1995. Photos : Contributions, Francis Denis, Google Note : Le diocèse d'Edmundston n'est pas responsable du contenu des sites internet externes. |